Jusqu'aux années 80, le monde du
militaria, des collectionneurs d'insignes, d'uniformes ou de vieux
papiers ne s'est que peu, voire pas du tout, intéressé au sujet des
Françaises en uniforme des deux guerres mondiales. Pour
quelles raisons ? Désintérêt flagrant, culte du guerrier, dédain
pour tout ce qui n'est pas masculin et viril, méconnaissance,
misogynie, en fait un peu de tout cela.
Durant les années 80 un seul
collectionneur identifié comme tel se lance dans la collection de
militaria féminin de façon sérieuse, mais son thème est presque
perçu comme une déviance, un objet sans intérêt, un sujet de raillerie. Puis, des auteurs
ont commencé à écrire un peu, peu nombreux certes, mais dont les
travaux eurent un impact non négligeable sur le monde de la
collection, citons, entre autres, le colonel Paul Gaujac, Frédéric
Pineau ou encore Dominique Desjardins, plus orienté service de
santé. Des auteurs spécialistes d'autres domaines y ont fait
quelques incursions mais pour l'étranger (Allemagne, USA). Depuis
2000 un réel engouement se fait jour : des collectionneurs pointent
timidement le bout de leur nez ou tombent dans la recherche
frénétique de LA PIECE rare, de jeunes universitaires jettent leurs
plumes dans la bataille et les prix comme la marée montent. Par
ailleurs, les femmes et jeunes femmes qui s'intéressaient si peu au
sujet le découvrent et cherchent à en savoir plus, à se
l'approprier, une excellente chose. Tristement, c'est bien tard, les
témoins étant partis rejoindre saint Pierre en rangs serrés, mais
il en reste et c'est maintenant qu'il faut les interroger.
L'avenir appartient à ceux qui
s'intéressent tôt ?
FP
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