La Russie s'invite encore
aujourd'hui et nous en sommes plus qu'heureux avec un bien bel
ouvrage : Les Femmes snipers russes.
Pendant la seconde guerre
mondiale des milliers de femmes russes ne se contenteront pas de
fabriquer des munitions ou de s'entrainer au maniement des armes dans
le cadre du Vsievoboutch, car elles prendront une part active aux
combats en devenant aviatrices, infirmières, tankistes, en servant
dans les communications, les transmissions, la défense contre
avions mais aussi comme snipers dès le début du conflit.
Outre les métiers
d'infirmières, de pilotes, etc., celui de sniper fut l'un des plus
dur. Alors qu'au commencement, en Union Soviétique, les femmes
snipers sont des cas isolés, leur nombre augmentera grâce à la
création de l'Ecole principale de préparation des femmes snipers et
la volonté chez nombre d'entre elles d'aller au front. Un métier
difficile qui demande de l'endurance, de la discrétion, du sang
froid et beaucoup de patiente. Tout comme leurs homologues masculins,
l'objectif qui leur est assigné est « d'atteindre les
cibles à haute valeur telles que les officiers, les mitrailleurs,
les snipers adverses et les transmetteurs. » « Elles vont
se trouver confrontées au feu ennemi, au danger direct, à la menace
de se faire arrêter par les Allemands et torturées, aux difficultés
météorologiques, à la boue, au grand froid hivernal ou la chaleur
en été, à l'immobilité pendant des heures et des jours. »
Ce merveilleux livre de
Youri Obrazisov et Maud Anders, traduit du russe, nous compte
l'histoire des ces femmes intrépides et courageuses plongées
jusqu'en 1945 dans la Grande Guerre patriotique. Elles s'appellent
Maria Ivouchkina, Nina Lobkovskaya, Roza Chanina ou encore Ludmilla
Pavlitchenko qui, à elle seule, tua 309 soldats et officiers
ennemis. Outre ces figures de premier plan, Les Femmes snipers
présente l'armement utilisé, la formation qui leur est donnée, les
combats auxquels elles prirent part et les décorations qu'elles
reçurent pendant et après la guerre. Un très beau livre bien
documenté qui comblera les amoureux de l'armée soviétique.
Quelques pages sont également consacrées aux snipers du camp
adverse.
Youri Obrazisov et Maud
Ander, Les Femmes snipers russes de la seconde guerre mondiale,
Paris, Histoire et Collections, 2014, 112 pages. 24,95 euros.
Les livres en langue
française sur les femmes russes engagées dans le second conflit
mondial étant trop rares voici quelques titres pour aller plus loin
:
Elena Rjevskaïa, Carnets
de l'interprète de guerre, Christian Bourgeois éditeur,
2011(Très bon livre écrit par une interprète russe d'origine juive
dont la campagne la mena jusque dans le bunker d'Hitler à Berlin. Un
récit libéré de toute influence politique) ;
Adrian Steather, Red
and Soviet military and paramilitary services : female uniforms,
1941-1991, Veloce 2010 (un livre sur les uniformes féminins sans
grand intérêt et des reconstitutions à la limite de l'indécence)
;
Bruce Myles, Les
Sorcières de la nuit, Paris, Albin Michel, 1993 (excellent
ouvrage sur les aviatrices soviétiques pendant la seconde guerre
mondiale, particulièrement celles des 586, 587 et 588e régiments
d'aviation) ;
Valérie Bénaïm et
Jean-Claude Hallé,
La
Rose de Stalingrad,
Flammarion, 2005 (ce livre relate l'histoire de Lydia (ou Lily)
Litvak l'as féminin aux 21 victoires morte au combat en 1943 à l'âge
de 21 ans et membre du 586e régiment de chasse) ;
Svetlana
Alexievitch, La
guerre n'a pas un visage de femme,
éditions 84, 2005 (très bon livre sur les récits de femmes russes
dans la 2e guerre mondiale, malheureusement en couverture se trouve
une femme du bataillon de la mort créé pendant la première guerre
mondiale. Cependant un livre incontournable).
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