Lors de la guerre de
Crimée, qui oppose de 1853 à 1856 l'empire
russe à une coalition formée de l'empire ottoman, de la France, du
Royaume-Uni et du royaume de
Piémont-Sardaigne, plusieurs femmes se dévouent en faveur des
soldats de leur pays, soit chez elles, soit dans les hôpitaux de
campagne de Crimée. C’est
le cas de la suissesse Valérie de Gasparin, de la russe Helena
Pavolwna ou encore de l’anglaise Florence Nightingale.
Toutes trois défendent, à
leur manière, pendant et après ce conflit, la fonction d’infirmière
pour en faire une véritable profession. Notons que la date de
naissance de Florence Nightingale marque aujourd'hui la journée
mondiale des infirmières.
Cependant à la veille de la première
guerre mondiale, la fonction d’infirmière est en cours de
professionnalisation ; dans certains pays, les infirmières
appartiennent majoritairement à des ordres religieux. Depuis 1905,
en France, les religieuses infirmières sont exclues des hôpitaux
publics mais œuvrent toujours dans les très nombreux
établissements religieux ou des sociétés de la CRF. Dans
l’hexagone durant la première guerre mondiale, on dénombre 30 000
infirmières et 70 000 bénévoles, soit 100 000 femmes au service
des blessés, des malades et de la population. Rappelons que plus de
350 infirmières sont décédées du fait de la guerre dont 105
infirmières tuées au front et 246 des suites de maladies
contractées pendant leur service. À Reims, en mémoire de ce
dévouement, un monument à la gloire des infirmières françaises et
alliées victimes du conflit a été inauguré en 1924, année de
naissance de l’association nationale des infirmières diplômées
de l'État français (ANIDEF) qui se déclare neutre
confessionnellement.
Coll.Pineau |
Entre 1916 et 1920, plus de 3 000
infirmières ont été décorées en guise de reconnaissance.
Frédéric Pineau, dans son ouvrage Les Infirmières durant la
Grande Guerre, relate tous ces faits, mais s'attache surtout à
un aspect largement négligé des études sur ce sujet. En effet, il
évoque longuement, et en l’illustrant magistralement, les divers
uniformes, insignes et distinctions honorifiques portés par les
infirmières tout au long de la Grande Guerre tant dans l'hexagone
qu'à l'étranger (Salonique, Maroc, etc.).
L'auteur s’attache aux destins
individuels et particuliers de sœur Julie, Jeanne Macherez et
Blanche Ternaux-Compans née à Paris le 7 mai 1860 et décédée
dans la même ville en 1938. Cette dernière était l’épouse
de Maurice Ternaux-Compans un diplomate député républicain modéré
de Rethel dans les Ardennes entre 1898 et 1902. C'est à Mesmont, que
le couple Ternaux-Compans possédait une propriété.
Infirmière-major à la Société française de secours aux blessés
militaires (SSBM), croix de guerre, elle est faite chevalier de
la Légion d’honneur en 1921. Alors que sœur Julie c'est
distinguée à Nancy, Jeanne Macherez, directrice d’un hôpital
temporaire, a pris provisoirement les responsabilités de maire à
Soissons lorsque les Allemands ont occupé la ville.
Alain CHIRON
PINEAU
Frédéric, Les infirmières durant la Grande Guerre, OREP éditions, 2020, 33
pages, 5,7 €
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