Voici un complément au post sur les légions d'amazones du Siège et de la Commune de Paris (voir post du mois de mai).
Un court passage tiré de l'ouvrage de Jules Rouquette, Histoire de la Commune révolutionnaire (Librairie des villes et des campagnes, 1871), apporte de précieux renseignements sur la compagnie de citoyennes volontaires de la 12e légion de la garde nationale de Paris :
"une légion de citoyennes avait été formée et Gambon, membre de la Commune, les mena à l'Hôtel de Ville le 15 mai. Le Vengeur indiquait dans les lignes suivantes le but de cette organisation :
"Le colonel de la 12e légion, le citoyen Jules Montel, forme une première compagnie de citoyennes volontaires qui marcheront à l'ennemi avec la légion. Afin de stimuler l'amour-propre des lâches, tous les réfractaires seront désarmés publiquement devant le front de leur bataillon, et conduits en prison par les citoyennes volontaires. La première exécution de ce genre aura lieu prochainement avenue Daumesnil"".
Montrer l'exemple aux hommes, c'est dans cette même logique que fut créé le Bataillon de la mort de Maria Botchkareva en mai 1917 (voir le post : La Russie s'invite). Dans un cas comme dans l'autre, ces unités suscitent de la curiosité et se montrent exemplaires au front, mais elles génèrent aussi de la méfiance et une haine non dissimulée. Pour preuve, Jules Rouquette clos son chapitre en ces termes : " L'audace chez la femme, quoi qu'en aient pu dire les journaux de l'époque, est, en effet, toujours mêlée d'impudeur !".
Auteur : Frédéric Pineau
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