Voici
un nouveau blog qui contentera assurément ceux et celles
s'intéressant, de près ou de loin, à l'histoire militaire des
femmes. Ce blog, Femmes
Guerrières,
a
cette spécificité de n'aborder, comme son nom l'indique, que les
femmes guerrières "à
travers le monde et les âges"
(Guerrières,
soldates, combattantes, rebelles ou résistantes).
Son animatrice,
Roxane,souhaite,
une fois n'est pas coutume en histoire des femmes, donner une plus
large visibilité "à ces femmes trop souvent oubliées des
ouvrages et manuels d'Histoire et (...) remettre les pendules à
l'heure en ce qui concerne la question de la "place de la femme"
dans notre société". Même si Femmes Guerrières se défend
d'être un site politique, il l'est par le seul fait de son
orientation "gender studies". Pour preuve :
"ce
sont ces pratiques de désinformation malhonnêtes, intéressées et
charlatanistes qui me poussent aujourd'hui à créer ce blog à but
informatif afin de faire découvrir au grand public un pan de
l'Histoire qui pourrait peut-être vous faire changer d'avis quant
aux aprioris concernant le rôle genré (sic)
des femmes et vous faire reconsidérer l'intérêt des études de
genre (gender studies)."
Roxane
a "donc décidé de réaliser un blog à but
informatif ayant pour thème les femmes guerrières car cela permet
de déconstruire deux grands mythes qui façonnent notre perception
contemporaine de l'Histoire et de la société et qui sont les
suivants : « le rôle de la femme a toujours été
domestique » et « le rôle de la femme est sensiblement
le même dans toutes les civilisations »."
Cette
vision "domestique" des femmes et ce "rôle
sensiblement le même dans toutes les civilisations" résulte,
selon nous, de décennies d'histoire des femmes accaparées par
certains courants féministes qui ont vu l'histoire des femmes comme
une simple lutte contre l'oppression masculine, la religion, l'ordre
établi, etc. Laissant de côté bien des aspects qui auraient
contrarié leur vision des faits. L'histoire militaire des femmes en
est un.
En voici un court exemple. A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle des
auteurs comme le docteur Legrand qui ont planché sur le rôle des
femmes en temps de guerre reconnaissent "Le courage
physique, l'audace qui mènent à la lutte ne sont pas l'apanage
exclusif du sexe fort ; l'aptitude belliqueuse de la femme s'est
révélée, en maintes occasions, par sa participation directe au
combat ; elle se manifeste, à l'état rudimentaire, dans la parodie
guerrière du crépage de chignon et peut s'épanouir, en tout son
éclat, en poussant les initiatives féminines aux héroïques
entreprises." Pour Legrand
l'antiquité est "la période héroïque du féminisme
militaire" qui s'estompa
avec les "idées morales et religieuses".
Pour ces auteurs, il y a ce rapport sexe faible, sexe fort qui mérite
toutefois une véritable étude. Des idées dépassées ? Sans doute.
La "maternité est le patriotisme de la femme"
demeure l'idée force à cette époque sans pour autant rejeter (du moins dans certains milieux éclairés) l'idée d'une égalité dans la lutte. Encore une fois, retenons tout de même cette
phrase d'importance "Le courage physique, l'audace qui
mènent à la lutte ne sont pas l'apanage exclusif du sexe fort", nous sommes en 1906...
L'histoire
des femmes ne doit pas se construire sous le seul prisme du féminisme
et encore moins avec des "gender studies". Certes le
féminisme a fait son apparition au 19e siècle et a permis des
évolutions salutaires, comme le droit de vote des femmes et la
libération de son statut de mineure, mais le féminisme, plus que
minoritaire, n'a jamais représenté la majorité des femmes. Ce pour
quoi l'histoire des femmes doit se libérer du féminisme et donner
d'elle une vision réelle et non tronquée.
Pour
en revenir à Femmes guerrières nous trouvons bonne l'initiative
d'un pareil site, mais, avouons le, son orientation "gender
studies" nous chagrine un peu, car elle instrumentalisera le
passé à des fins qui ne lui appartiennent pas.
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