FEMMES EN GUERRE, 1940-1946 (éditions ETAI), de Frédéric Pineau, avec la participation de François Ruédy, Elodie Jauneau (historienne), Astrid Fontaine (ethnologue), Frédéric Coune (photographe) et Pierre Legoubé, sortira le 13 MARS 2013. Voici donc, en avant première, la première de couverture. Nous reviendrons en détail sur le contenu éditorial du livre, quelques semaines avant sa sortie. N'hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de plus d'informations sur le livre ou de le chroniquer lors de sa parution.
Vous pouvez dès à présent le commander sur Amazon.fr et bientôt sur Priceminister, la FNAC, etc.
Françaises sous l'uniforme est un site consacré presque exclusivement aux Françaises en guerre ou dans la défense nationale, du second empire jusqu'à la 5e république. Notre ambition ? Vous faire découvrir des livres et des expositions sur ce sujet ; mais aussi partager nos savoirs avec vous. Originalité ou non, de temps à autre, nous invitons un pays pour nous donner un plus large horizon. Pour ne rien vous cacher, nous espérons vivement que vous contribuerez à la vie du blog.
jeudi 27 décembre 2012
dimanche 18 novembre 2012
Livre : Femmes en uniforme et guerre d'Algérie, une bibliographie (Mots-clés : guerre d'Algérie, IPSA, EMSI, PFAT, SAS, ASFA, CRF, musulmanes)
La présence des Françaises dans la
guerre d'Algérie semble, au premier coup d'oeil, mineure, voire
inexistante, tant jusqu'aux années 90 elle ne toucha que peu le
monde des historiens et son historiographie. Pourtant, les tâches
qui leurs sont assignées ne sont ni symboliques, ni secondaires. Une
activité, périeuse, pragmatique et laborieuse qui s'avère payante
dans l'étrange guerre psychologique se jouant dans les djebels et
les douars. Cette activité arrassante, le général Maurice Faivre
travaille, depuis des décennies, en maître, à la décrire, la
décortiquer et la rendre plus abordable tant le sujet se voit
complexe. Il a publié quantité d'articles sur les femmes impliquées
dans la guerre, l'action sociale et psychologique de l'armée.
Parmi ces ouvrages, notons : L'Action sociale de l'armée en faveur des musulmans, incontournable, paru à l'Harmattan en 2007 et La Croix-Rouge pendant la guerre d'Algérie, lui aussi paru en 2007. Publié aux éditions Autrement (2007), dans une autre mesure, le livre de Diane Sambron, Femmes musulmanes, guerre d'Algérie, 1954-1962, met en lumière les actions politiques et militaires du gouvernement français et "l'enjeu primordial que les femmes représentent dans la résolution du conflit", sans oublier l'action similaire, mais de bien moindre mesure, du FLN sur les musulmanes. Voici des livres qui cernent et décriptent le vrai rôle des femmes dans la guerre d'Algérie, mais des récits autobiographiques fournissent une vision plus personnelle sur leur implication dans ce conflit.
Parmi ces ouvrages, notons : L'Action sociale de l'armée en faveur des musulmans, incontournable, paru à l'Harmattan en 2007 et La Croix-Rouge pendant la guerre d'Algérie, lui aussi paru en 2007. Publié aux éditions Autrement (2007), dans une autre mesure, le livre de Diane Sambron, Femmes musulmanes, guerre d'Algérie, 1954-1962, met en lumière les actions politiques et militaires du gouvernement français et "l'enjeu primordial que les femmes représentent dans la résolution du conflit", sans oublier l'action similaire, mais de bien moindre mesure, du FLN sur les musulmanes. Voici des livres qui cernent et décriptent le vrai rôle des femmes dans la guerre d'Algérie, mais des récits autobiographiques fournissent une vision plus personnelle sur leur implication dans ce conflit.
Les femmes servant dans des formations féminines (PFAT, EMSI),
ou des formations mixtes (SAS, ASFA), ont laissé quelques témoignages se consacrant entièrement ou partiellement à la guerre
d'Algérie. Seul, EMSI des filles comme çà ! de Christiane
Fournier est paru au cours de la guerre, en 1959. Témoignage vivant, et vécu, des Equipes médico-sociales itinérantes (* voir aussi Jeanne Despré "La Chèvre" et Sereine est ma défaite parus durant la guerre).
Trois PFAT se sont mises à
l'écriture avec Engagée volontaire (Bredys) de Louisette de
Rabastens et Ma Revanche d'Henriette Bertolotti-Martel. La PFAT
Dominique Sidot, vétérante d'Indochine et d'Algérie, s'est libérée
de l'expérience personnelle pour une transcription romancée de son
vécu avec Sereine est ma défaite, éditions France Empire, 1962. Un
roman présentant "le tableau frappant d'un village d'Algérie,
endeuillé, meurtri mais animé d'une inaltérable énergie". Un
plongée dans le monde des PFAT, des SAS, des Comités féminins et
des musulmanes.
Les femmes travaillant pour les SAS ont tracé au
moins trois ouvrages : Avec beaucoup d'amour un combat de tous les
jours (Editions des écrivains) d'Odile Leyx ; Solange Cuvillier,
Tribulations d'une femme dans l'armée française (Lettres du monde)
et Là où la piste s'arrête de France Parisy-Vinchon (Muller).
Les
assistantes sociales de l'Action sociale des forces armées (ASFA)
relatent aussi leurs actions dans Trentes centimes (Lettres du Monde)
d'Eliane Jughon-Kuntz et Odile Plisson dans J'étais assistante
sociale avec les combattants d'Algérie (La Pensée universelle). Un opuscule publié en 1956 (Jeanne Despré "La Chèvre"), est consacré à Jeanne Despré alias "La Chèvre", membre de l'IPSA, disparue en Méditerranée le 31 décembre 1955 au retour d'une mission "Noël IPSA".
Revenons enfin aux EMSI. Dans les années 2000, Ginette Thevenin-Copin, une ancienne des EMSI, a rédigé deux ouvrages sur ses 1650 jours passés auprès des enfants et des femmes algériens. Une route "semée d'efforts, d'embûches et de larmes" : Plaidoyer pour la paix (Mémoire de notre temps, 2002), Toubiba (éditions de Cambourg, 2005).
A notre connaissance aucun livre n'aborde le travail des FFA et des SFF.
Revenons enfin aux EMSI. Dans les années 2000, Ginette Thevenin-Copin, une ancienne des EMSI, a rédigé deux ouvrages sur ses 1650 jours passés auprès des enfants et des femmes algériens. Une route "semée d'efforts, d'embûches et de larmes" : Plaidoyer pour la paix (Mémoire de notre temps, 2002), Toubiba (éditions de Cambourg, 2005).
A notre connaissance aucun livre n'aborde le travail des FFA et des SFF.
Frédéric Pineau
Approche : Femmes militaires, militaria et collection
Jusqu'aux années 80, le monde du
militaria, des collectionneurs d'insignes, d'uniformes ou de vieux
papiers ne s'est que peu, voire pas du tout, intéressé au sujet des
Françaises en uniforme des deux guerres mondiales. Pour
quelles raisons ? Désintérêt flagrant, culte du guerrier, dédain
pour tout ce qui n'est pas masculin et viril, méconnaissance,
misogynie, en fait un peu de tout cela.
Durant les années 80 un seul
collectionneur identifié comme tel se lance dans la collection de
militaria féminin de façon sérieuse, mais son thème est presque
perçu comme une déviance, un objet sans intérêt, un sujet de raillerie. Puis, des auteurs
ont commencé à écrire un peu, peu nombreux certes, mais dont les
travaux eurent un impact non négligeable sur le monde de la
collection, citons, entre autres, le colonel Paul Gaujac, Frédéric
Pineau ou encore Dominique Desjardins, plus orienté service de
santé. Des auteurs spécialistes d'autres domaines y ont fait
quelques incursions mais pour l'étranger (Allemagne, USA). Depuis
2000 un réel engouement se fait jour : des collectionneurs pointent
timidement le bout de leur nez ou tombent dans la recherche
frénétique de LA PIECE rare, de jeunes universitaires jettent leurs
plumes dans la bataille et les prix comme la marée montent. Par
ailleurs, les femmes et jeunes femmes qui s'intéressaient si peu au
sujet le découvrent et cherchent à en savoir plus, à se
l'approprier, une excellente chose. Tristement, c'est bien tard, les
témoins étant partis rejoindre saint Pierre en rangs serrés, mais
il en reste et c'est maintenant qu'il faut les interroger.
L'avenir appartient à ceux qui
s'intéressent tôt ?
FP
samedi 17 novembre 2012
In memoriam : Tereska Torrès et Suzanne Counord (Mots-clés : France libre, Corps féminin, Indochine, PFAT, CARD, Seconde guerre mondiale)
Nous avons appris avec regret le décès
de deux femmes militaires dont les noms ne seront étrangers à nombre de nos lecteurs et lectrices.
Tereska Torrès tout d'abord. Née le 3 septembre 1920 à Paris, sa mère fut conductrice pour le CARD (Comité américain pour les régions dévastées) au cours de la Grande Guerre et à ce titre décorée des mains du maréchal Pétain. En 1940, alors que son père, volontaire dans l'armée polonaise en France, rejoint l'Angleterre, Tereska soucieuse de poursuivre la lutte rallie Londres au mois d'octobre. A 19 ans, elle s'engage dans le Corps féminin de la France libre, tout juste naissant (matricule 16). Elle y sert comme secrétaire archiviste au bureau de la propagande et des affaires extérieures. C'est à Londres qu'elle rencontre son futur mari, Georges Torrès, qui trouvera la mort en octobre 1944 lors des combats de la 2e DB dans les Vosges. En 1948, elle se remarie avec l'auteur américain Meyer Levin.
Grâce à ses nombreux écrits, et particulièrement, le journal intime qu'elle tint pendant toute la guerre, nous avons la chance de pouvoir nous plonger dans la vie intime des volontaires de la France libre. Women's Barracks fut publié en 1951, et traduit dans plusieurs langues (anglais, italien, allemand, etc.), succès de librairie à l'époque, son auteur s'opposa à sa parution en France "par crainte de choquer" tant ses contemporains que certaines personnes décrites en ces pages. Women's Barracks est un roman initiatique érotico-saphique qui nous plonge dans la vie intime des Françaises libres, entre réalité et fiction, la frontière est parfois bien ténue. Hormis les grandes figures historiques, les noms et prénoms des volontaires ont volontairement été changés, mais au hasard des pages quelques noms familiers des connaisseurs se présentent. La toute jeune héroïne, qui fait partie du "dortoir des vierges" à la caserne des VF de Londres, tombe nez à nez sur sa sexualité qu'elle croit deviner au travers d'une volontaire quelque peu prédatrice. Mais, bien des pages après ses errements, elle découvre le vrai amour, l'amour masculin, et rejète en définitive et définitivement ses premiers pas dans une voie qui n'était pas la sienne. Délivrance !
La version française est parue
seulement en 2011 sous le titre Jeunes femmes en uniforme. Auteur,
Tereska a publié plusieurs romans, en français et en anglais, dont
trois sur les Françaises libres de Londres : Les Années anglaises,
Une Française libre et, bien entendu, Jeunes femmes en uniforme.
Suzanne Counord est décédée en Eure-et-Loir à l'âge de 83 ans. Jeune infirmière diplômée, en 1946 Suzanne obtient son brevet de parachutiste. Engagée à l'âge de 21 comme PFAT du service de santé, elle sert comme infirmière coloniale en Indochine puis en Algérie. Ses obséques ont été célébrées en l'église Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois le 15 novembre dernier. Pour plus d'informations la concernant :
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2012/11/13/suzanne-counord-l-infirmiere-parachutiste-s-en-est-alllee.html
mercredi 19 septembre 2012
Approche : Mauvais genre ?
La Ballade de la confusion des genres
de Lucie Delarue-Mardrus est une savoureuse introduction au petit post
qui suit.
![]() |
(Temps présents, Les cahiers d'art et d'amitié, Paris, 1939) |
La notion de gender (ou encore de genre
en français), entendez par là le sexe socialement et politiquement
créé, c'est conjuguée en quelques années à l'histoire militaire
des femmes, voire à l'histoire militaire tout court.
![]() |
Jeunesse, hebdomadaire des jeunesses socialistes, numéro 58, jeudi 22 novembre 1945 |
Pour l'histoire militaire des femmes,
il serait plus juste de dire qu'il y eut, du moins aux 18e et 19e
siècles, non une confusion de genre (des genres), mais une volonté
de confusion pour des femmes qui dans des cas bien particuliers se
travestirent en hommes pour combattre aux côtés de ces derniers,
alors qu'elles n'en avaient pas le droit, sans pour autant trahir
leur sexe ou le rejeter. Au 20e siècle, avec l'évolution de la
société et des moeurs, la confusion est autre puisque liée à la
toute fraiche présence de la gente féminine sous l'uniforme,
entrainant confusion, doute ou méprise. Les illustrateurs satiriques
ne manqueront pas d'y aller de leurs plumes et de leurs pinceaux pour
donner vie aux fantasmes du moment.
![]() |
Cartes postales de la Libération. (Coll. privée) |
Notion éminemment politique, le gender
est un cheval de Troie tout à la fois social et politique qui pense
pouvoir se pacser à toutes les sauces, confrontant mâles et
femelles dans une guerre larvée des sexes. Revenant aux origines
premières et bibliques de l'homme, le gender est comme un déni
d'existence, une vision tronquée et nihiliste de soi et de la fin
dernière de l'homme et de sa nature même. L'école du gender s'est
emparée de la femme en uniforme et l'utilise comme une arme alors
que les aspirations des "anciennes" étaient à des années
lumière de ce drôle de genre. Mauvais genre ?
Adrien Peral
Ce texte est avant tout un aiguillon
pour vous faire réagir et entamer le débat sur genre et femmes
militaires à vos plumes.
"L'actu d'antan" : septembre 1944, le premier Français entré en Allemagne est une française
samedi 15 septembre 2012
Image : Fatima l'une des rares combattantes de l'armée française de la Grande Guerre (Mots-clés : Fatima, spahis, amazones, Première guerre mondiale)
Il faut
remonter aux origines de la création du corps des spahis pour
trouver une particularité de recrutement. Vers 1840, le spahi vit
avec sa famille hors des quartiers (casernes) de cavalerie, sur des
terres plus ou moins éloignées. Il ne rejoint son corps qu'en cas
d'opération militaire. Mais cette possibilité ne dure pas, leur vie
quotidienne s'établit alors dans les quartiers prévus à cet effet,
tandis que leurs familles ne sont plus autorisées à les suivre lors
des déplacements.
Fatima se trouve à droite du cliché, sur le cheval à robe claire. Elle porte le turban. Image tirée du Miroir numéro 81 du dimanche 13 juin 1915. |
C'est en rassemblant quelques escadrons auxiliaires de
spahis Marocains que fut formé, en août 1914, le régiment de
marche de chasseurs indigènes à cheval. Celui-ci prit le nom de
régiment de marche de spahis marocains en 1915, nom qu'il conserve
jusqu'en 1920. En France, ce régiment participe à la bataille de la
Marne et se trouve engagé dans "la course à la mer" de
décembre 1914, puis envoyé en Macédoine au sein de l'armée
d'Orient. Il y est félicité pour le fameux raid sur Uskub (Skopje en
langue slave) de septembre 1918 qui empêche le repli d'une partie de
l’armée allemande venue aider Bulgares et Turcs.
Pendant la Grande Guerre, une femme d'Afrique du Nord se
prénommant Fatima sert dans un régiment de marche de spahis
Marocains. Déguisée en homme, en toute illégalité, afin de suivre
son amant (un lieutenant), elle s'introduit dans un transport de troupes à
destination de la France. Dans
l’ouvrage Un homme d’aventures, tome 1
d’Henri Dupertuis, l’auteur mentionne ce fait rapporté par son
père le général Dupertuis (alors lieutenant-colonel du régiment
concerné). Malgré son déguisement et, certainement,
la complicité d'autres spahis, elle est découverte à son arrivée
en métropole. Qu'à cela ne tienne, elle n'est pas renvoyée en
Afrique du Nord et se voit autorisée à demeurer avec les spahis le
temps de leur séjour en métropole. Elle participe aux combats
contre les Allemands, mais lorsque son régiment prend la direction
de l'Orient, en 1918, elle rentre vraisemblablement au Maroc.
La photo de Fatima à cheval se
situe au cours de la "course à la mer", fin
1914, lorsque, après la stabilisation du
front, les spahis furent employés comme escorte des prisonniers Allemands ou pour le convoyage du ravitaillement.
Auteur : Alain Chiron* (adaptation et corrections de Frédéric Pineau)
*Alain Chiron
est chroniqueur sur le site internet “Ceux de 14- Maurice Genevoix.
Son texte est composé à partir d’informations fournies par le
Musée des Spahis à Senlis (à qui appartient la photographie) et
par ailleurs d’un échange avec Thierry Moné auteur du livre Du
Burnous rouge au burnous bleu : les spahis du 1er
Marocains dans la Grande Guerre.
jeudi 13 septembre 2012
Approche : Les légions d'amazones du siège et de la Commune de Paris, 1870-1871 (suite) (Mots-clés : amazones, guerre)
Voici un complément au post sur les légions d'amazones du Siège et de la Commune de Paris (voir post du mois de mai).
Un court passage tiré de l'ouvrage de Jules Rouquette, Histoire de la Commune révolutionnaire (Librairie des villes et des campagnes, 1871), apporte de précieux renseignements sur la compagnie de citoyennes volontaires de la 12e légion de la garde nationale de Paris :
"une légion de citoyennes avait été formée et Gambon, membre de la Commune, les mena à l'Hôtel de Ville le 15 mai. Le Vengeur indiquait dans les lignes suivantes le but de cette organisation :
"Le colonel de la 12e légion, le citoyen Jules Montel, forme une première compagnie de citoyennes volontaires qui marcheront à l'ennemi avec la légion. Afin de stimuler l'amour-propre des lâches, tous les réfractaires seront désarmés publiquement devant le front de leur bataillon, et conduits en prison par les citoyennes volontaires. La première exécution de ce genre aura lieu prochainement avenue Daumesnil"".
Montrer l'exemple aux hommes, c'est dans cette même logique que fut créé le Bataillon de la mort de Maria Botchkareva en mai 1917 (voir le post : La Russie s'invite). Dans un cas comme dans l'autre, ces unités suscitent de la curiosité et se montrent exemplaires au front, mais elles génèrent aussi de la méfiance et une haine non dissimulée. Pour preuve, Jules Rouquette clos son chapitre en ces termes : " L'audace chez la femme, quoi qu'en aient pu dire les journaux de l'époque, est, en effet, toujours mêlée d'impudeur !".
Auteur : Frédéric Pineau
Un court passage tiré de l'ouvrage de Jules Rouquette, Histoire de la Commune révolutionnaire (Librairie des villes et des campagnes, 1871), apporte de précieux renseignements sur la compagnie de citoyennes volontaires de la 12e légion de la garde nationale de Paris :
"une légion de citoyennes avait été formée et Gambon, membre de la Commune, les mena à l'Hôtel de Ville le 15 mai. Le Vengeur indiquait dans les lignes suivantes le but de cette organisation :
"Le colonel de la 12e légion, le citoyen Jules Montel, forme une première compagnie de citoyennes volontaires qui marcheront à l'ennemi avec la légion. Afin de stimuler l'amour-propre des lâches, tous les réfractaires seront désarmés publiquement devant le front de leur bataillon, et conduits en prison par les citoyennes volontaires. La première exécution de ce genre aura lieu prochainement avenue Daumesnil"".
Montrer l'exemple aux hommes, c'est dans cette même logique que fut créé le Bataillon de la mort de Maria Botchkareva en mai 1917 (voir le post : La Russie s'invite). Dans un cas comme dans l'autre, ces unités suscitent de la curiosité et se montrent exemplaires au front, mais elles génèrent aussi de la méfiance et une haine non dissimulée. Pour preuve, Jules Rouquette clos son chapitre en ces termes : " L'audace chez la femme, quoi qu'en aient pu dire les journaux de l'époque, est, en effet, toujours mêlée d'impudeur !".
Auteur : Frédéric Pineau
La Russie s'invite : Complément sur le 1er bataillon de la mort (Mots-clés : Maria Botchkareva, Russie, amazones, Yashka, Première guerre mondiale)
Le 1er bataillon de la mort, formé à
Petrograd, comprend 2000 femmes, commandées par Maria Botchkareva (Yashka), à
sa création en mai 1917, mais il est amputé de pas moins de 1700
volontaires favorables aux comités de soldats le même mois. En juin
1917, le bataillon ne représente plus que 300 femmes. Un mois plus
tard, le premier engagement se solde par de lourdes pertes : 100
mortes et blessées.
Lors du départ de Maria Botchkareva
pour les USA, le "bataillon" a fondu, et seules 30
volontaires demeurent. Le parcours du bataillon fut le suivant : de
Petrograd, en mai 1917, à Molodechno (1er CA sibérien, 10e armée),
puis Redki, enfin Beloye où il stationne. Affecté à la 172e DI
puis à Senki dans le 525e RI : 1er combat à Senki le 8 juillet 1917
(aux environs de Smorgon et Knevo).
Très médiatisé à l'époque, ce
bataillon féminin ne fut pas unique. Il y eut un bataillon de 1500
femmes à Moscou, un bataillon de femmes matelotes commandé par
Eudoxie Skvortzova, etc.
L'effectif des femmes enrégimentées
est donc bien supérieur au chiffre avancé dans le précédent
post. Plus de 4000 femmes ont servi dans des bataillons féminins.
Par ailleurs, les engagements individuels de femmes ou de jeunes
femmes sous les drapeaux sont nombreux : Cokovtseva (décorée de la
Croix de Saint-George en 1915), princesse Kati Dadechkeliani
(régiment Tatare de la division sauvage), Tatiana Kakourine (90e
régiment d'infanterie), Maria Botchkareva (25e bataillon de réserve
de Tomsk), etc.
Auteur : Frédéric Pineau
Auteur : Frédéric Pineau
vendredi 7 septembre 2012
La Russie s'invite : Réflexion sur la participation de femmes au combat dans les armées alliées de la Première Guerre mondiale à partir de Yashka, journal d’une femme combattante. (Mots-clés : Première guerre mondiale, Russie)
Dans l’introduction de
Yashka, journal d’une femme combattante Stéphane
Audoin-Rouzeau et Nicolas Werth nous disent que dans l’armée
britannique des femmes engagées comme auxiliaires portèrent
l’uniforme et un très petit nombre d’entre elles se retrouvèrent
de façon inattendue à se servir de leur arme. Le cas le plus avéré
fut celui de Flora Sandes infirmière volontaire dans l’armée
serbe qui combattit les Autrichiens lors de la retraite de ces forces
slaves à l’automne 1915. Elle fut la seule femme gradée de
l’armée anglaise qu’elle quitta en 1922 comme sergent-major.
Yashka, journal d’une femme combattante est le fruit
d’une série d’entretiens donnés par une engagée russe à un
journaliste américain au printemps 1918 ; l’ouvrage sort aux
USA début 1919 et connaît une traduction en français quatre ans
plus tard sous le titre de Yashka, ma vie de soldat :
souvenirs de la Guerre, de la Révolution et de la Terreur en Russie
(1914-1918). La narratrice est Maria Botchkareva dont le nom de
guerre est Yashka. Contrairement à ce que dit l’éditeur
elle n’était pas illettrée car elle nous confie son goût pour
les romans feuilletons et on voit mal l’armée russe attribuer le
grade de capitaine à une analphabète ; par contre sa maîtrise
de l’écrit de la langue russe était fort sommaire du fait d'une sa
scolarisation se limitant à deux ou trois années. L’héroïne
a vécu une enfance rurale dans des conditions économiques
difficiles. Elle a eu deux maris qui l’ont maltraitée. Au moment
de la déclaration de la guerre, elle séjourne en Sibérie où elle a
choisi de suivre son mari exilé pour avoir uniquement caché un
révolutionnaire. Si elle s’engage c’est en partie pour se donner
personnellement une justification à son désir de quitter son second
mari (ses convictions religieuses s’opposaient à l’abandonner), mais aussi parce que mue par une foi patriotique qui va bientôt lui
faire désirer de montrer aux hommes, au moral vite assez bas, comment
une femme sait relever les obstacles rencontrés. L’ouvrage,
au-delà d’un parcours individuel, montre bien l’évolution de
l’état d’esprit des troupes russes et en particulier le fait
qu’elles se pensent trahies par une partie de leurs officiers
supérieurs (et systématiquement par tous les supérieurs au nom
d’origine germanique, qui étaient relativement nombreux) ainsi que
par une partie des fonctionnaires et membres du gouvernement.
Les
actions habiles de propagande des Allemands sont bien évoquées et
elles réussissent partiellement du fait des très mauvaises
conditions de vie et des mépris respectifs entre les soldats et
leurs officiers. Après avoir vaincu, grâce à sa force
impressionnante, les difficultés et dangers rencontrées à
l’instruction et sur le front, elle se voit confié après
l’éclatement de la première révolution un bataillon de femmes
(qui ne connaît qu’un seul engagement en juillet 1917 à Smorgon
en Biélorussie) sur lequel elle fait régner non seulement une
discipline très rigoureuse mais où elle interdit aussi tout comité
de soldat et toute relation rapprochée avec un homme. En mars 1918, Yashka quitte la Russie pour une tournée de propagande en Amérique
au profit des armées blanches, de retour à la fin de la même année
elle est arrêtée par la Tcheka en décembre 1919 et meurt d’une
balle dans la nuque à la mi-mai 1920 après la tenue de son procès
pour activités contre-révolutionnaires. En France, des articles parus dans les journaux comme L’Illustration ou pour la jeunesse, ont
été consacrés aux combattantes Russes durant la période se situant entre les deux révolutions russes (où on prend conscience d’un
risque de retrait de la Russie du conflit). Ainsi, en septembre 1917, dans le numéro 144 des Trois
Couleurs, au public enfantin, une histoire en images évoque le
bataillon de la mort de Yashka. Le discours tenu est que les femmes Russes ont pris les armes car « les hommes en pleine guerre
faisaient de la politique et s’arrêtaient de combattre et heurter
l’ennemi » et que les Allemands sont « ahuris de
trouver là des femmes, ils crurent que c’était des démons ».
Dès le début du conflit, les Russes ont été présentés comme ceux
qui allaient faire payer aux Allemands leurs crimes sur le front
occidental ; "êtres frustres" les Slaves orientaux sont mis sur
le même plan que les populations de couleurs dans un rôle de
bourreau pratiquant des exactions auxquelles le soldat français se
refuse auprès des nouveaux sauvages que sont devenus les troupes
germaniques. C’est pourquoi, les journalistes français ne voient
pas la contradiction entre le fait d’interdire aux Françaises
(appartenant pleinement au monde civilisé) l’engagement au combat
et d’encenser les exploits d’amazones d’un pays moins évolué
et connu à travers les Cosaques pour sa violence guerrière. Le
nombre de femmes Russes ayant revêtu l’uniforme pour combattre les
troupes germaniques est évalué à près d’un millier, les
autorités civiles et militaires tzaristes ont accepté les
engagements féminins car une certaine tradition existait dans ce
domaine. Ainsi Tatiana Markina commande une unité cosaque féminine
à l’époque de Catherine II et Nadejda Dourova combat les troupes
napoléoniennes notamment à la bataille de Borodino (dite aussi de
la Moskova). L’armée américaine s’intéressa fortement au
contenu de l’ouvrage de Maria Botchkareva quand elle réfléchit à
ouvrir le recrutement de ses soldats aux femmes.
Cet article d’Alain
CHIRON est paru une première fois sur le site internet “ceux
de 14 –Maurice Genevoix“.
Maria Botchkareva.
Yashka, journal d’une femme combattante. Armand
Colin, 2012. 19,50 euros. ISBN 978-2-200-27516-7.
Avec l'aimable autorisation de monsieur Alain Chiron
mardi 4 septembre 2012
Livre : Les SSA romancées ! (Mots-clés : conductrice, SSA, 1940, Edmée Nicolle)
La Soldate de Jean Damase est paru aux
éditions Fasquelle en 1943. Il relate, au travers d'une jeune fille, l'épopée des non moins célèbres Sections sanitaires automobiles
féminines (SSA) d'Edmée Nicolle.
Mais, qui mieux que Jean Damase
pour présenter le contenu de ce roman qui n'en est pas vraiment un :
"Ce livre n'est pas un roman. Il emprunte ses scènes aux actes
réellement accomplis par des femmes et des jeunes filles durant la
guerre de 1940. Mais il est inutile de chercher des noms sur les
visages ; j'ai brouillé à plaisir les "patronymes" et les
personnalités pour éviter des interprétations singulières.
Certains faits de guerre, même, prêtés ici à l'une des sections,
ont été accomplis par l'autre. L'occasion était rare d'étudier
des femmes Françaises dans un tel climat. Les ayant vues, je n'ai pu
que leur rendre le présent hommage." Une parfaite occasion pour
dépeindre la vie au quotidien de ces intrépides conductrices de la
SSA. Le seul nom que l'auteur n'a modifié est celui d'Edmée
Nicolle. Jean Damase en brosse d'ailleurs un portrait fidèle. Cette
demoiselle dont "cent filles prononçaient le nom avec une religiosité
fervente", était "mince et droite sous ses cheveux à
peine grisonnants ! grave, dans son visage triangulaire, et douce
malgré ses yeux gris d'acier." On reconnait aussi au fil des pages et descriptions des membres de l'état-major comme Jeanne Reynaud, Marie-Louise de Tocqueville ou Claude de Peyerimhoff.
![]() |
SSA de Bar-le-Duc en juin 1940 |
L'auteur a cherché à brouiller les pistes, comme le voulait Edmée Nicolle à l'époque, afin que le travail effectué par les conductrices se fasse d'une manière commune et non individuelle, mais surtout anonyme. Malgré ce léger handicap, l'ouvrage est à lire pour ceux qui
s'intéressent au sujet ou qui n'auraient pas eu la chance de connaitre ces femmes formidables.
lundi 3 septembre 2012
Livre : Les Françaises sous l'uniforme, Frédéric Pineau (Mots-clés : uniforme, insigne, AFAT, SFF, FFA)
![]() |
Projet de couverture non retenu. |
En 2006 sortait le livre Les Femmes au service de la France, aux éditions H&C, qui se consacrait aux Françaises engagées
dans la défense nationale de 1919 jusqu'à la défaite de juin 1940.
Le premier tome abordait dans ses moindres détails (historique,
organisation, uniformes, insignes) le personnel de la Croix-Rouge
française non encore unifiée (SSBM, UFF, ADF). Nous pouvions y découvrir les structures de la CRF en 1939-1940, les IPSA, les infirmières Z, les SSA, etc.
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Projet de couverture non retenu. |
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Couverture définitive. |
Le second tome
(1919-juin 1940 : les femmes des organisations non CRF) bien que prêt
ne sortira pas tout de suite, il laisse la place à une nouvelle
série, Les Françaises sous l'uniforme, qui marque la suite logique
des deux premiers tomes. Cette nouvelle série, en deux tomes, aborde
la période allant de juin 1940 à 1945/1947 environ. Outre l'auteur (Frédéric Pineau) de la
précédente série, une historienne des femmes et du genre, des
passionnés et une ethnologue ont participé à leur réalisation. Un
beau travail, merveilleusement illustré et documenté dont la sortie
est prévue en 2013 pour le premier tome, mais nous vous tiendrons au courant.
vendredi 31 août 2012
Livre : Femmes et guerre d'Indochine, une bibliographie (suite) (Mots-clés : PFAT, AFAT, IPSA, SANA, convoyeuses, SFF, FFA, Croix-Rouge française, Indochine)
L'ouvrage de Solange Cuvillier,
Tribulations d'une femme dans l'armée française ou le patriotisme
écorché est paru aux éditions lettres du Monde en 1991. C'est un
récit passionnant, riche en anecdotes entremélant "tragédie,
humour, poésie, bellicisme". Conductrice ambulancière engagée
au Maroc en 1943, elle sera de toutes les campagnes de l'armée de
libération : Italie, France et Allemagne. Elle rengage en 1951 et
sert tour à tour en Indochine et en Algérie. "Elle décrit au
travers des fumigènes les corps cramés dans les tourelles, l'odeur
de la mort sur le front d'Italie, mais aussi le sillage lumineux des
lucioles sur le Garigliano, les lotus nacrés de la cité impériale
de Hué, les bonds des gazelles effarouchés dans le Bled Algérien."
Incontournable ouvrage d'une ancienne de la SANA.
mardi 28 août 2012
Livre : Femmes et guerre d'Indochine, une bibliographie (Mots-clés : PFAT, AFAT, IPSA, convoyeuses, SFF, FFA, Croix-Rouge française, Indochine)
Il existe une littérature abondante
sur la guerre d'Indochine, de laquelle les femmes ne sont pas
absentes. Nombre d'ouvrages sont ainsi parus de la guerre jusqu'à
nos jours. Avec un contenu littéraire variable, nous pouvons
toutefois avoir une idée assez précise sur leur travail et les
motivations qui les poussèrent à s'engager. Les éditions de La
Pensée Universelle, en publiant pas moins de trois ouvrages sur le
sujet, mais aussi sur la présence des femmes au cours du second
conflit mondial et de la guerre d'Algérie, nous ont transmis une
part de mémoire sur un aspect de la guerre d'Indochine.
Les IPSA, les convoyeuses de l'air et les FFA
Sur les routes du ciel de Valérie de
La Renaudie (NEL, 1996) est une biographie allant de 1944 à 1954. De
la France à l'Allemagne, en passant par l'Afrique, pour finir en
Indochine. Son parcours indochinois représente l'essentiel de
l'ouvrage. Incontournables : Geneviève de Galard, Une Femme à Dien
Bien Phu (Les arènes, 2003) et Ici ventilateur ! de Valérie André
(Calmann-Lévy, 1954), l'un des rares ouvrages écrit par une femme
et contemporain de la guerre d'Indochine. L'ouvrage de Geneviève de
Galard est également sorti en livre de poche. Véritable "héroïne
de la guerre d'Indochine" elle ne fut cependant pas la seule
femme présente à Dien Bien Phu, ne l'oublions pas.
Le Personnel féminin de l'armée de terre (PFAT)
La Soie déchirée de Eliette
Level-Gaulmin (La Pensée Universelle, 1992) est une histoire peu
banale puisque l'auteur, mannequin de haute couture pendant plusieurs
années, décide de tout quitter pour s'engager dans le corps
expéditionnaire des infirmiers coloniaux en Indochine. Elle y sert
comme conductrice.
Les opératrices de cinéma, qui
appartenaient au service social, ont laissé deux ouvrages très
intéressants mettant en lumière leur obscure travail qui, parfois,
les mettait en danger lors de leurs déplacements :
Lyliane Veyrenc, Opératrice de cinéma
en Indochine (Nouvelles éditions Debresse, 1955) et Trente centimes
de Eliane Jughon-Kuntz (Lettres du Monde, 1994).
Une Martiniquaise sous le drapeau de
Louise Locquet-Bellemare (La Pensée Universelle, 1970) est un
ouvrage un peu particulier puisque l'auteur raconte son départ de
Martinique, sa venue en France métropolitaine qu'elle ne connait
pas, enfin son engagement pour l'Indochine, mais malheureusement son
récit s'arrête là. Sorti en 1999, Infirmière en Indochine
d'Hélène Carré Tornézy est un récit autobiographique allant de
1950-1952, période durant laquelle l'auteur sert en Indochine. Un
autre récit d'infirmière est paru aux USA sous le titre War Without
a front : the memoirs of french army nurse in vietnam, 1950-1953, d'Elisabeth et Robert Sevier. Bien moins intéressants que tous les
ouvrages cités notons aussi Madame l'aspirant de Patricia Campana
(Nouvelles éditions Debresse, 1960) et PFAT Indochina.
Le personnel féminin de la Croix-Rouge française
Deux ouvrages nous sont connus. L'un
édité par la CRF au cours de la guerre : La Croix-Rouge française en
Indochine, l'autre, un opuscule posthume sur une infirmière CRF tuée
en Indochine en 1947 : Marie-Antoinette Colas des Francs (opuscule
contemporain de la guerre d'Indochine).
Les Services féminins de la flotte (SFF)
Tricornes et bérets de Juliette
Gaubry (Pierre Horay, 1954) dont nous avons déjà parlé dans un
précédent poste.
Terminons par Femmes dans la guerre
d'Albert Maloire (éditions Louvois, 1957) un ouvrage incontournable
pour comprendre le travail des différentes catégories de personnel
féminin en Indochine et l'ouvrage de Suzanne Massu, Un Commandant
pas comme les autres (Fayard, 1971).
Nous espérons que cette bibliographie
vous aidera dans vos recherches. Pour plus de précisions nous
contacter.
Auteur : Frédéric Pineau ©
lundi 20 août 2012
Livre : Nicole Mangin, une Lorraine au coeur de la Grande Guerre de Jean-Jacques Schneider (mots-clés : infirmière, première guerre mondiale, médecin)
Nicole Mangin (1878-1919), originaire
de la Meuse, fait partie des femmes d'exception de la Grande Guerre.
Entrée à la faculté de médecine de Paris, avant la guerre, elle
se consacre aux soins des malades dans divers services hospitaliers
et se livre à des recherches dans les domaines de la tuberculose et
du cancer. La guerre lui donne le moyen de servir dans plusieurs
hôpitaux du front, entre autres dans le secteur de Verdun. En
octobre 1916, le service de santé des armées lui confie la
direction de l'hôpital-école Edith-Cavell de Paris avec le grade de
médecin-capitaine. Elle y sert en tenue bleu-ciel comme ses confrères
médecins militaires. Elle travaille dans cet hôpital jusqu'en mai
1919, mais le 6 juin 1919, elle met fin à ses jours, à l'âge de 41
ans. Merveilleusement documenté, cet ouvrage, paru en 2011, aux
éditions Place Stanislas, met en lumière l'une des quelques femmes
médecins de l'armée française de la Grande Guerre.
A+
vendredi 10 août 2012
Livre : Femmes dans la marine, une bibliographie (suite) : Mots-clés (marine, PFAM)
Lieutenante, être femme dans l'armée
française de Marine Baron. Un ouvrage autobiographique de 187 pages paru aux éditions Denoël en janvier
2009.
L'ouvrage est écrit par une jeune femme de vingt-cin ans. Issue d'un "milieu de gauche, aisé, cultivé, et plutôt antimilitariste". Universitaire, à vingt-deux ans elle arrête ses études pour s'engager dans l'armée. Elle y restera deux ans, dans la marine nationale au sein d'une unité des forces spéciales, presque entièrement masculine. L'auteur, au travers de son histoire, cherche à dépeindre "un milieu singulier et secret, avec ses faiblesses, ses contradictions, mais aussi sa richesse et ses bons côtés". Elle décrit un milieu d'hommes avec des yeux de femme.
mercredi 8 août 2012
Livre : Femmes dans la marine, une bibliographie (suite) : Mots-clés (PFAM, marine)
Nous complétons notre bibliographie
sur la marine par Pas de jupes à bord ! Officier féminin de la
marine 1973-2000. L'ouvrage, paru en 2011, aux éditions Ouest-France, relate l'histoire de l'auteur, Catherine Bertrand-Gannerie, qui dès
l'âge de 12 ans rêvait d'entrer dans la marine. Nous suivons son
parcours, de son engagement dans le PFAM (Personnel féminin de l'armée de mer) jusqu'à son adieu aux armes
le 13 juin 2000. Une plongée dans les trois décennies qui
clôturèrent le 20e siècle, avec tout leur cortège de
revendications, de passions et d'évolutions que connut l'armée
française de ces années là.
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