lundi 29 mars 2021

LIVRE : MARIA GOUPIL-TRAVERT, Des combattantes pour ou contre le nouveau régime entre 1789 et 1815 (mots-clés : amazones, combattantes, révolution, Vendée, Chouannerie, Empire)

Le sujet des femmes sous la révolution et l'Empire a été largement étudié depuis le 19e siècle entre biographies, souvenirs et monographies de grande qualité. Les études bonnes ou mauvaises abondent. Et, il n'est donc pas évident pour l'auteur de faire du neuf avec de l'ancien. Mais a n'en pas douter, elle est allée au meilleur des sources. 

Maria Goupil-Travert, évoque un très grand nombre de femmes en ces pages qui s’engagent aux côtés des armées régulières de la République puis de l'Empire ou des mouvements insurrectionnels de l'ouest (Vendée, Chouannerie). 

Quoique l’on arrive à retracer des points divers de la biographie de ces femmes, il ne s’agit pas ici de passer en revue une à une chacune d’elles. Le plan est thématique, les chapitres ont pour nom : Révolutionnaires et Vendéennes. Pourquoi s’engager ? ; Des femmes aux armées ; D’un monde à l’autre : la réintégration à la vie civile ; Reconnaissance, représentations et mémoire des femmes engagées dans les armées. Ils permettent d’aborder notamment les questions de leurs origines familiales ; de l’identité qu’elles affichent ; de leurs motivations, de la qualité de leur engagement ; de leur place par rapport aux hommes ; de leur acceptation de la violence ; des conditions de leur démobilisation ; des conséquences physiques et morales de leur temps passé au combat; de leur passage dans le panthéon des héroïnes ; etc.

 

Apparaissent ici, côté républicain, des noms comme Marie-Thérèse Figueur (la plus célèbre côté révolutionnaire); Marie Anne Fortemanne, née Bruet ; Bastienne Escalier dite Belle Avoine ; Marie Angélique Duchemin, la fameuse veuve Brulon ; Victoire Buffry ; Sophie Julien ; Rose Barreau ; Jeanne Catherine Collignon ; Félicité Duguet surnommée Vadeboncoeur pour son courage au feu ; Marie Terrasson ; Madeleine Petitjean et ainsi de suite.

 Notons qu’un texte du 30 avril 1793 interdit aux femmes de prendre les armes, alors qu’auparavant elles sont tolérées comme combattantes. Cependant des dérogations exceptionnelles existent, ainsi Marie-Henriette Xaintrailles est sous les drapeaux de 1793 à 1801, ce qui lui vaut une présence remarquée lors de la campagne d’Égypte.

 Dans le camp contre-révolutionnaire, on compte des femmes qui sont plus des mémoralistes que des combattantes effectives comme l’épouse de Lescure future Marquise de La Rochejaquelein (évoquant d’ailleurs, comme combattante, une Jeanne Robin de Courlay près de Bressuire) ou la comtesse de la Boëte qui montre bien combien les Mauges (au nord de Cholet) ont un terrain qui se prête aux embuscades (pages 80-81) ou madame de Bonchamp à qui l'on doit en particulier le récit de la prise de Fontenay-le-Comte (alors préfecture du département de Vendée) le 25 mai 1793. On a aussi nombre de missions d’espionnage chez les Vendéennes ; d’autres franchissent le pas et combattent effectivement comme Rose Urson, Antoinette Blanchet, Louise de Haussay ou Renée Borderau. Notons enfin qu'une certaine Françoise Desprès prend les armes tout en soignant les blessés (page 67).    

GOUPIL-TRAVERT (Maria), Braves combattantes, humbles héroïnes, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2021, 210 p.  

 

Alain Chiron

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