On a souvent parlé des
légions d'amazones du siège et de la Commune de Paris (1870-1871)
sans toujours pouvoir attester de leur existence. Alors mythe ou réalité ?
Une salle de garde de volontaires du Corps mobile d'amazones volontaires (DR) |
Sous le siège de Paris
Le 1er bataillon des amazones de la Seine
La création de ce corps atypique est née de
la volonté d'un certain Félix Belly. Un homme présenté comme
excentrique par ses contemporains et qui dut fuir la France après la
Commune. En octobre 1870, il proposa d'armer "dix bataillons
d'amazones composés chacun de huit compagnies de cent cinquante
citoyennes." Projet ambitieux, d'autant plus qu'il
escomptait l'enrôlement de trente mille femmes. Chaque bataillon
comprend théoriquement huit compagnies de 150 amazones soit 1200 en
tout. La tenue qu'il arrêta rassemble un pantalon noir à bandes
oranges, une blouse de laine noire à capuchon et un képi noir à
lisérés oranges, plus un fusil léger et une cartouchière en
bandoulière. Un bureau de recrutement est installé, 36, rue
Turbigo. Selon ses dires, il détient déjà 200 fusils et 300
volontaires se sont présentées dès octobre. "Tous les
instructeurs (...) devaient être mariés et compter leur femme dans
leur peloton." L'afflux de femmes candidates à l'enrôlement
rue Turbigo sème la zizanie dans le quartier à tel point que Belly
doit "réclamer la protection de la police." Sous la
pression des autorités, Belly qui s'était autoproclamé chef
provisoire du 1er bataillon des amazones de la Seine, dut renoncer à
son projet, malgré les nombreux engagements. L'histoire s'arrête là
pour le siège de Paris.
Sous la commune
Sous la Commune divers
projets de bataillons vont voir le jour. Ils sont généralement le
fait de féministes et peu aboutiront.
Le Bataillon féminin du 12e arrondissement
Il
s’agit sans doute de la compagnie féminine de la 12e
légion de la garde
nationale. Appelée à tort bataillon féminin. Peu de renseignements le concernant. La femme Rogissard y était caporal. Cette compagnie
combattit sur les barricades.
Le Bataillon de carabinières de la mort
Projet avorté lancé par une
autrichienne répondant au nom de Reidenhreth. Elle écrivait
régulièrement dans Le populaire.
La Ligue militaire des femmes ouvrières
Le Corps mobile d'amazones volontaires
Dans le Cri du jour nous pouvons lire "les
citoyennes de la Commune demandent à s'organiser en corps mobile
d'amazones volontaires et à s'habiller aux frais de leurs maris.
Elles promettent de mieux garder la discipline que les bataillons
fédérés, et le silence... quelquefois."
Auteur : Frédéric Pineau (copyright)
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