L'officier d'état-civil força le destin en donnant deux "l" au nom de famille d'Adrienne qui n'aurait dû n'en comporter qu'un.
Adrienne Bolland est connue comme le premier pilote à avoir traversé la Cordillère des Andes comme le rappelle le préfacier Michel Lacombe qui conduit les avions d’Air France ; il ajoute que les femmes continuent à être encore assez rares parmi les pilotes (elles représentent 8% de l’effectif à Air France).
Adrienne Bolland est connue comme le premier pilote à avoir traversé la Cordillère des Andes comme le rappelle le préfacier Michel Lacombe qui conduit les avions d’Air France ; il ajoute que les femmes continuent à être encore assez rares parmi les pilotes (elles représentent 8% de l’effectif à Air France).
Madeleine Arnold-Tétard
archiviste-documentaliste de la ville de Meulan avait été contactée
en 1989 par un chef d’établissement d’un lycée professionnel de
Poissy afin de retracer l’essentiel de la vie d’Adrienne Bolland
qui devait donner son nom à ce lycée. Notons toutefois que notre
personnage est né en 1895 à Arcueil-Cachan (la division entre
Arcueil et Cachan date de 1922) dans le Val-de-Marne et non dans les
Yvelines. Belge, son père était journaliste et écrivain et sa
mère, française, comptait des ancêtres d’outre-quiévrain. Elle
est orpheline à 14 ans.
Elle suit une formation à
l’école de pilotage Caudron située au Crotoy dans la baie de
Somme et obtient son brevet de pilotage en janvier 1920. Quelques
mois après, elle fait la traversée de la Manche en avion. En 1921,
elle part d’Argentine à destination du Chili et on sait
généralement qu’une femme spirite lui avait communiqué un chemin
à prendre entre deux sommets des Andes. Parce qu’il est alors
impensable qu’une femme soit embauchée comme pilote par une
compagnie aérienne, durant l’Entre-deux-guerres elle court les
rassemblements aériens durant lesquels elle exhibe ses capacités
techniques.
Adrienne Bolland en 1921 |
Durant la seconde guerre
mondiale, installée dans le Loiret dans la propriété familiale,
elle participe à des activités de résistance qui consistent à
informer les Anglais en vue de destructions possibles. Ce fut le cas,
en février 1942, avec le radar de Bruneval en Seine-Maritime cible
d'un commando britannique. Sont détaillées les conditions de la
disparition à la fin 1940 des aviateurs Henri Guillaumet (né à
Bouy en Champagne) et Marcel Reine (originaire d’Aubervilliers) qui
conduisaient Jean Chiappe en Syrie car ce dernier venait d’être
nommé Haut-Commissaire au Levant.
L’auteur consacre
ensuite une partie d’un chapitre à présenter rapidement une
demi-douzaine d’aviatrices de l’Europe occidentale et des USA des
années 1920 et 1930. Adrienne Bolland est la marraine de la
promotion 1951 des Infirmières pilotes secouristes de l’Air, ce
qui permet d’évoquer la création de ce corps en 1934 et le rôle
qu’elles jouèrent en particulier dans le rapatriement des déportés
et lors de la guerre d’Indochine. Elle décède en 1975 à Paris.
Une petite vingtaine de photographies sont proposées à la fin de
cet ouvrage qui présente une très grande fluidité de lecture.
ARNOLD-TETARD
(Madeleine), Adrienne Bolland,
Coëtquen éditions, Janze
(Ille-et-Vilaine), 2017, 124 p. 12 euros.
Alain CHIRON
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