Les pages documentaires placent l’action à la fin du Ve siècle, soit bien avant les premières attaques vikings dans les îles britanniques ou l’empire franc. En effet, ces raids n’ont lieu qu’à partir de 787 (avec Portland, une île du sud-ouest de l'Angleterre) dans le domaine insulaire et de 799 en Aquitaine pour le continent.
Dans ces mêmes feuilles d’introduction, il est écrit que :
« Semblable à de nombreux codes antiques dont la loi salique des Francs survivra jusque sous Charlemagne, cette loi ordonne que seul le garçon aîné d’une fratrie hérite de son père, du paysan jusqu’au roi, ceci afin d’éviter le partage du pouvoir et des terres, ainsi que l’éparpillement du patrimoine familial, fut-il modeste ou princier ».
C’est la première fois que je vois mentionné cette explication et, malgré mes recherches dans de nombreux ouvrages sur ces hommes du nord, je m’avoue incapable de la confirmer ou de l’infirmer. Pierre Bauduin, dans son remarquable livre Histoire des Vikings : Des invasions à la diaspora, paru en 2019 chez Tallandier, va chercher dans la littérature noroise, les portraits de certaines femmes au destin exceptionnel qui commandent des drakkars. On relève, page 184 de cet ouvrage, que :
« Des récentes découvertes archéologiques, telles que la figurine d’Hårby (Fionie), ou la présence d’armes dans les tombes féminines, ou les restes de "guerrières viking" dans l’une des tombes de Birka (Bj 581) suggèrent que la femme guerrière bien illustrée par les textes ne saurait être confinée uniquement dans une fiction littéraire et au monde surnaturel ».
Dans ces sagas, le personnage de la sorcière est assez présent et, dans la bande dessinée Alwilda, l'héroïne, affronte tant la sorcière Erika qu’un groupe de guerriers danois, commandés par Alf Krügger-le-cruel, qui arrivent sur leur drakkar. Notre héroïne Alwilda s’est faite pirate et son équipage est exclusivement féminin ; son titre de walkyrie elle le gagne en maniant l’épée et la hache. Des pages sont aussi consacrées à la construction du village côtier qui sert de refuge à Alwilda et ses compagnes, ainsi quà la vie quotidienne qu’elles y mènent. Le graphisme est très réaliste et les combats ne prennent pas des allures trop sanglantes, on a par contre pas mal de vignettes avec des corps de femmes largement dénudés. Alwilda (ou Avilda) n’est pas un personnage historique et elle n’apparaît que dans les légendes nordiques du XIIIe siècle. On trouve un dessin animé pour enfants qui évoque Alwilda, avec un contenu bien plus sobre que celui de cette bande dessinée :
https://www.youtube.com/watch?v=0953gVYf5EQ
Alwilda, La pirate de la Baltique, tome 2, Jean-Yves Mitton, Original watts, 2019, 64 pages
Alain CHIRON
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