mardi 16 juin 2020

LIVRE : Pineau Frédéric, LES INFIRMIERES DURANT LA GRANDE GUERRE (Mots-clés : uniforme, infirmière, ADF, SSBM, UFF, Croix-Rouge)

 Lors de la guerre de Crimée, qui oppose de 1853 à 1856 l'empire russe à une coalition formée de l'empire ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de  Piémont-Sardaigne, plusieurs femmes se dévouent en faveur des soldats de leur pays, soit chez elles, soit dans les hôpitaux de campagne de Crimée. C’est le cas de la suissesse Valérie de Gasparin, de la russe Helena Pavolwna ou encore de l’anglaise Florence Nightingale. 


 
Toutes trois défendent, à leur manière, pendant et après ce conflit, la fonction d’infirmière pour en faire une véritable profession. Notons que la date de naissance de Florence Nightingale marque aujourd'hui la journée mondiale des infirmières. 

 
Coll.Pineau

 
Cependant à la veille de la première guerre mondiale, la fonction d’infirmière est en cours de professionnalisation ; dans certains pays, les infirmières appartiennent majoritairement à des ordres religieux. Depuis 1905, en France, les religieuses infirmières sont exclues des hôpitaux publics mais œuvrent toujours dans les très nombreux établissements religieux ou des sociétés de la CRF. Dans l’hexagone durant la première guerre mondiale, on dénombre 30 000 infirmières et 70 000 bénévoles, soit 100 000 femmes au service des blessés, des malades et de la population. Rappelons que plus de 350 infirmières sont décédées du fait de la guerre dont 105 infirmières tuées au front et 246 des suites de maladies contractées pendant leur service. À Reims, en mémoire de ce dévouement, un monument à la gloire des infirmières françaises et alliées victimes du conflit a été inauguré en 1924, année de naissance de l’association nationale des infirmières diplômées de l'État français (ANIDEF) qui se déclare neutre confessionnellement.

Coll.Pineau


Entre 1916 et 1920, plus de 3 000 infirmières ont été décorées en guise de reconnaissance. Frédéric Pineau, dans son ouvrage Les Infirmières durant la Grande Guerre, relate tous ces faits, mais s'attache surtout à un aspect largement négligé des études sur ce sujet. En effet, il évoque longuement, et en l’illustrant magistralement, les divers uniformes, insignes et distinctions honorifiques portés par les infirmières tout au long de la Grande Guerre tant dans l'hexagone qu'à l'étranger (Salonique, Maroc, etc.).

L'auteur s’attache aux destins individuels et particuliers de sœur Julie, Jeanne Macherez  et  Blanche Ternaux-Compans née à Paris le 7 mai 1860 et décédée dans la même ville en 1938. Cette dernière était l’épouse de Maurice Ternaux-Compans un diplomate député républicain modéré de Rethel dans les Ardennes entre 1898 et 1902. C'est à Mesmont, que le couple Ternaux-Compans possédait une propriété. Infirmière-major à la Société française de secours aux blessés militaires (SSBM), croix de guerre,  elle est faite chevalier de la Légion d’honneur en 1921. Alors que sœur Julie c'est distinguée à Nancy, Jeanne Macherez, directrice d’un hôpital temporaire, a pris provisoirement les responsabilités de maire à Soissons lorsque les Allemands ont occupé la ville.


Alain CHIRON


PINEAU Frédéric, Les infirmières durant la Grande Guerre, OREP éditions, 2020, 33 pages, 5,7 €


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