Dans son
introduction, l’auteur rappelle que les femmes ont généralement
participé aux conflits armés dans des rôles de cantinières,
d’infirmières ou d’espionnes. Toutefois, dès le départ, et
parfois sous des formes propres (comme le viol), elles furent
victimes des guerres. Par
leurs actions elles ont pu voir leur nom pérenniser dans des noms de
produit, comme Lara Secord pour des chocolats et bonbons. Cette femme
est une héroïne de la guerre anglo-américaine de 1812 et son
action permit d’éviter que les jeunes USA ne s’emparent de la
région au nord des chutes du Niagara. Louise Depuyot rappelle enfin
que les amazones grecques relèvent non de l’histoire mais de la
légende.
En
moyenne, par une petite dizaine de pages, nous est présenté la
biographie d’une femme particulière. Une page d’illustrations
est systématiquement proposée dans ce cadre. Après avoir évoqué
la reine bretonne (donc sur l’espace actuel du nord de
l’Angleterre) Boadicée en lutte contre les Romains, on découvre
une bonne demi-douzaine de femmes samouraïs. Jeanne de Belleville,
Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette amènent le temps de la guerre de
Cent ans.
La
période des Temps modernes (1492-1789) est extrêmement bien
illustrée tant par les femmes pirates que par des personnages comme
la princesse d’Épinoy (qui défendit en 1581 la ville de Tournai
contre le duc de Parme devenu gouverneur des Pays-Bas espagnols),
Catalina de Erauso (une nonne espagnole qui fuit le couvent pour
devenir militaires aux amériques), La Maupin (cantatrice française
aux nombreux duels). On remarque que l’on aurait pu ajouter dans ce
groupe madame de Saint-Baslemont, fort active militairement du côté
de Louis XIII en Lorraine lors de la guerre de Trente ans. Micheline
Cuénin lui avait consacré en 1992 une biographie aux Presses
universitaires de Nancy.
Pour
la période révolutionnaire est présente Anne-Josèphe Théroigne
de Méricourt née dans les Pays-Bas autrichiens ; elle est
connue pour en particulier avoir tenté de créer une phalange
d'amazones lorsque la République françaises est en guerre contre
les monarchies européennes.
Nous
arrivons à la Grande Guerre grâce à Marie Marvingt (née à
Aurillac en 1875), une pionnière de l'aviation française, qui
déguisée en homme participe sur le front à plusieurs combats
notamment dans les rangs du 42e bataillon de chasseurs à pied.
Découverte, elle est toutefois autorisée officieusement à servir
dans l'aviation. D'ailleurs, en 1915, elle bombarde une caserne
allemande à Metz.
Emilienne Moreau n'aurait pas fait (comme le rapporte la presse de l'époque) le coup de feu lors de la reprise en septembre 1915 par les Anglais de sa ville de Loos-en-Gobelle mais par contre elle a donné des informations aux troupes britanniques sur les positions allemandes et a installé un poste de secours médical. Durant la seconde guerre mondiale, alors qu'elle est devenue institutrice et militante socialiste, elle se fait remarquer par d'importantes activités de résistance.
Emilienne Moreau n'aurait pas fait (comme le rapporte la presse de l'époque) le coup de feu lors de la reprise en septembre 1915 par les Anglais de sa ville de Loos-en-Gobelle mais par contre elle a donné des informations aux troupes britanniques sur les positions allemandes et a installé un poste de secours médical. Durant la seconde guerre mondiale, alors qu'elle est devenue institutrice et militante socialiste, elle se fait remarquer par d'importantes activités de résistance.
Egalement est décrite l'aventure en Serbie de l'anglaise Flora Sanders.
Rappelons que nous avions présenté sur ce site la Marocaine Fatima
qui avait fait le coup de feu chez les spahis, en 1915, sur le front français. Un
personnage non développé dans l'ouvrage Les
Grandes guerrières de l'histoire.
Bien entendu
une bonne place est faite aux combattantes de la seconde guerre
mondiale (dont les aviatrices russes) et on apprécie que des
exemples très récents soient mis en exergue comme celui de la
"terroriste" Leïla Khaled qui détourne en 1969 un avion
et manque de le faire en 1970 pour le compte du FPLP ; elle ne
resta que juste une année en prison en Angleterre car elle fut
échangée contre des otages d’un détournement ultérieur.
Encore plus
proche de nous, l’auteur parle de la britannique Chantelle Taylor
présente en 2008 en Afghanistan et de Narine Afrine combattante
kurde en Syrie. On apprécie l’évocation de personnalités non
européennes comme la pirate chinoise Chingh Shih (connue par les
Chinois sous le nom de Cheng I Sao 鄭一嫂) qui
sévit au tout début du XIXe siècle ; notons qu’une excellente
série de BD lui est consacrée. Il s’agit de Shi
Xiu reine des pirates, paru en quatre tomes
chez Fei entre 2011 et 2015 ; bien entendu le contenu est assez
romancé.
Louise
Depuyot, Les
Grandes guerrières de l’histoire,
Jourdan, 2016, 246 p. 17 euros
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