lundi 16 mars 2020

Livre : Jean-Paul Lefebvre-Filleau, FEMMES DE LA RÉSISTANCE, 1940-1945 (Mots-clés : résistance, résistantes, seconde guerre mondiale, maquis)


Que peut nous apporter un nouveau livre sur les femmes de la résistance me direz-vous ? Il y a eu ces vingt dernières un tel nombre de publication sur ce sujet que l'on se demande ce que l'on peut encore en dire. 



L'auteur, Jean-Paul Lefebvre-Filleau, n'est pas tombé dans le piège de la redite. Au contraire, à l'exemple de deux auteurs que nous avons présentés dans deux précédents posts, il aborde le sujet sous la forme novatrice de la galerie de portraits. Pas moins de 206 résistantes sont ainsi présentées, tant de la résistance intérieure qu'extérieure : chefs de réseaux, adjointes de chefs de réseaux, agents de liaison, agents de renseignements, etc. Ces portraits-destins cernent bien les modèles, mais nous aurions aimé parfois que leur vie avant la défaite de juin 1940 nous donne plus d'indices quant à leur choix de résistance.

Ce volumineux pavé de 680 pages s'appuie sur les livres publiés sur la question, les mémoires de résistantes, mais encore sur les archives de l'armée de terre, du SHD, les archives nationales et les archives départementales de toute la France, pour l'essentiel.

Parfait pour ceux et celles qui ne pourraient s'offrir tous les récits de résistantes publiés depuis 1944. En outre, un très bon outil de travail.




LEFEBVRE-FILLEAU (Jean-Paul), Femmes de la résistance, 1940-1945, Monaco, éditions du Rocher, 2020

Livre : Beryl E. Escott, LES HEROÏNES DU SOE, les femmes des services secrets britanniques dans la résistance (Mots-clés : résistance, SOE, BCRA, seconde guerre mondiale, France libre)

 
Officier dans la Royal Air Force (RAF) pendant vingt ans, Beryl E. Scott est l'auteur de plusieurs livres sur les femmes de l'armée britannique. Considérée comme une autorité quant à l'histoire des femmes du SOE, son ouvrage est avant toute chose une galerie de portraits. Celle de ces jeunes femmes rattachées à la section F (France) du SOE et envoyées en France occupée en quête d'informations, pour des missions de sabotage ou former et soutenir les maquis et les réseaux de résistance. Outre la célèbre Noor Inayat Khan, au destin tragique, nous croisons Virginia Hall, américaine qui traversa les Pyrénées à pied avec une jambe de bois à qui elle avait donné le "poétique" nom de code de « Cuthbert ». Mais, il y a aussi des françaises comme, Denise Bloch, née à Paris de parents juifs, Yvonne Baseden, Yvonne Fontaine, etc. 



Outre ces destins individuels, l'introduction détaille la naissance du SOE, son organisation, sa formation et son évolution. Pour boucler ce tableau, très positif, finissons par le dernier chapitre sur l'emprisonnement qui fut la fin de parcours pour bien des agents du SOE.

Un très bon livre, dans sa traduction française, que l'on peut associer à l'ouvrage de Sébastien Albertelli. Il complètera également les nombreux ouvrages sur la résistance et le SOE que nous avons présentés dans d'anciens posts.




ESCOTT (Beryl E.), Les Héroïnes du SOE, les femmes des services secrets britanniques dans la résistance, Versailles, Omblage, 2018

Livre : Jean-Paul Bonami, L'HONNEUR AU FÉMININ (Mots-clés : VFFL, FL, France libre, seconde guerre mondiale, Corps des volontaires françaises, CVF)


Encore un autre ouvrage sur le Corps des volontaires françaises. C'est en fait une galerie de destins, puisque chaque chapitre présente une française libre, soit 9 chapitres individuels et deux chapitres collectifs dont un sur les chefs du CVF : Hélène Terré et Simone Mathieu. 




Un charmant petit ouvrage préfacé par le contre-amiral Chantal Desbordes ancienne du personnel féminin de la flotte.

Comme Sébatien Albertelli, l'auteur a rencontré plusieurs des femmes dont il parle. C'est d'ailleurs, grâce à une rencontre avec Jeannine Boulanger-Hoctin, française libre de la section marine de la première heure, aujourd'hui décédée, que lui viendra l'idée de cette galerie de portraits.


Pour l'heure, le livre est épuisé et devrait être réédité en 2021, mais nous vous tiendrons au courant lorsqu'il sera de nouveau disponible.



BONAMI (Jean-Paul), L'Honneur au féminin, auto-édition, 2014

Livre : Sébastien Albertelli, ELLES ONT SUIVI DE GAULLE, Histoire du Corps des volontaires françaises, 1940-1946 (Mots-clés : VFFL, FL, France libre, seconde guerre mondiale, CVF)

 
Elles ont suivi de Gaulle de Sébastien Albertelli est, à n'en pas douter, l'ouvrage qui fera date dans l'historiographie des volontaires féminines de la France libre. L'ouvrage bien mené développe tous les aspects de leur engagement, sans en oublier un seul (caserne, femmes issues des SSA, le BCRA, celles qui n'entrèrent pas dans le CVF, la vie à Londres puis à Alger, la MMLA, etc.). 



Si les femmes issues des colonies sont développées c'est, pour l'essentiel, au travers des inévitables Raymonde (Jore et Rolly) de Nouvelle-Calédonie. Rien cependant sur les volontaires des Antilles, de Syrie ou encore de l'Océan Indien qui, comme toujours, semblent n'avoir jamais existé.

Nombre de destins individuels sont développés, Hélène Terré, Ève Curie, Vitia Hessel, Jeanne Marais, etc. Autant de femmes célèbres que de parfaites inconnues du grand public. L'auteur ayant, qui plus est, rencontré certaines de ces femmes. En annexes, un fichier dresse la liste des matricules, avec les noms, liés au Corps des volontaires, une merveilleuse source documentaire. L'iconographie fantastique est issue essentiellement du musée de la Libération de Paris, de la famille Levalleur et du SHD. Quant à la bibliographie, bien que succincte, n'en tient pas moins la route.

À acheter d'urgence, à moins que vous ne l'ayez déjà fait.


ALBERTELLI (Sébastien), Elles ont suivi De Gaulle, Paris, Perrin, 2020, 25 €

lundi 9 mars 2020

PINEAU (Frédéric) : FEMMES AU SERVICE DE LA FRANCE, tome 1, d'utiles corrections

 
Le second tome de Les Femmes au service de la France, 1939-1940 a enfin trouvé un éditeur, après bien des péripéties.

Pour devancer sa sortie, qui n'est pas pour tout de suite, nous donnons ici une liste de corrections liées au premier tome. Les corrections n'ayant pas été prise en compte à l'époque et la maquette, en partie, bâclée (retrait de légendes, transformation de mots, etc.) nous fournissons les clés necessaires pour ceux qui auraient pu se poser des questions. Une liste à glisser dans votre livre si vous l'aviez acheté à sa sortie ou après.


P.4 : 2e colonne : lire "comme en témoignent les politiques nataliste et familialiste des années vingt" et non "politiques de nataliste" comme l'a transformé le maquettiste.

P.9 : la carte est présentée sans sa légende d'origine qui est la suivante : « Dites, mamz'elle, entre nous, je préfère votre ligne à la ligne Maginot ! ».

P.17 : il faut lire « il faut trouver 3 000 infirmières » et non « 300 ».

P.36 : il faut lire le 10 mai 1940 et non le1er mai 1940.

Dans le chapitre sur les conductrices, il fallait lire systématiquement dépôt de guerre du 19e escadron du train et non 19e régiment du train.

P.52, 1re colonne : les voiles gris sont propres aux nourrices. Les infirmières de la CRF n'ont, en théorie, pas le droit de les porter. Il existe des voiles bleus ou blancs sur lesquels la croix rouge a laissé la place à une croix de Lorraine rouge. Ils sont portés par le personnel féminin en uniforme du Comité national de défense contre la tuberculose. Leur tenue est identique à celle des infirmières de la CRF.

P.57 : le livret d'infirmière de la SSBM, celui du Calvados, est l'avant dernier modèle en usage au sein de la société. Il existe donc un autre modèle que nous n'avons présenté dans le livre. Ce dernier porte la metion Croix-Rouge française sous le vocable Livret d'infirmière de la Société de secours aux blessés militaires. Il est imprimé, 111, rue du Mont-Cenis à Paris.

P.58 : la carte de l'UFF de 1939-1940 est celle distribuée par la société et non par le service de santé. Les modèles fournis par le ministère de la Guerre sont tous identiques. Seule différence notable le nom de la société, imprimé sur le 2e volet, diffère selon l'origine de la titulaire : SSBM, UFF, ADF.

P. 59 : l'insigne de l'Association nationale des infirmières diplômées d'Etat est le second modèle en usage, adopté à la fin des années 1940. Il existe un autre modèle datant des années 30 environ.
L'écu tricolore SBM est adopté au cours de la Grande Guerre mais continuera d'être fabriqué après la guerre. Il existe aussi en pendentif.

P.60 : le tableau de gauche est celui de la SSBM.

P.61 : photo en haut à gauche. Les infirmières issues de l'UFF portent toutes la tenue blanche avec comme signe distinctif la « broche-barrette » sur la coiffure et l'insigne de cape sur le devant gauche de la canadienne. Les conductrices de la SSA utilisent des canadiennes marron. La photo en haut à droite est présentée à l'envers.

P.62 : les trois infirmières coiffent des Adrian du modèle 1915 et non modèle 26.

P.80 : le fanion présenté page 80 est le second modèle remis en 1942. Le premier modèle, visible sur la photo du bas, a été adopté en 1939. Il est visible dans le tome 2 de Femmes en guerre.

P. 89 : les palmes figurant sur les rubans de décoration de certaines décorations sont des "Palmes d'infirmières". Décoration adoptée en 1917 pour récompenser un an de service dans un hôpital en temps de guerre (bronze), deux ans de service (argent) ou trois ans de service (or).

P.95 : légende du dessin de gauche : 1er camionnage dan la zone des armées. Ah ! Ça, par exemple !... et pourquoi mon laissez-passer ne suffit-il pas ?!... ; légende du dessin de la colonne du centre : Je viens m'enrôler avec ma voiture pour effectuer des transports de troupes).

P.100 : lire Cercottes et non Sercottes.

P.100 : il s'agit en fait d'un papillon gommé destiné à être collé sur un classeur, un cahier ou un dossier.

P.112 : le chapeau en feutre devrait être marron pour la tenue kaki. L'uniforme des SSA comprend deux tenues :

« Tenue kaki "de rigueur" pour les missions :
Une jupe ;
Une tunique avec insigne de la section ;
Une chemise kaki ;
Une cravate kaki ;
Une paire de chassures marron, basses et imperméables ;
Un chapeau de feutre marron ;
Un manteau kaki.

Deux types de tissu peuvent être utilisés pour la conception de la tenue.

Tenue "à volonté" bleue :

Une jupe ;
Une tunique avec insigne de la section ;
Une chemise blanche ;
Une cravate noire ;
Une paire de chaussures noires ;
Un chapeau de feutre bleu ;
Un manteau bleu marine. »

Les chapeaux : bleu et marron sont fournis par la section. La tenue bleue est surtout employée par l'encadrement et les toutes premières engagées. La plupart des conductrices feront campagne en tenue kaki.

P.114 : il existe un second insigne de l'Ambulance France-Finlande adopté par le second contingent. C'est un écu en métal tricolore dans la partie blanche se trouve une croix rouge et dans la partie supérieure la mention France-Finlande.